LOUIS GENTIL![]() louis gentilChef d'escadron en 1933, il commande, en
1936, l'Artillerie de montagne à Grenoble puis il est affecté à la direction de
l'artillerie au Ministère de la Guerre. En octobre 1938, il est envoyé en
mission technique en Tchécoslovaquie et en revient persuadé de l'imminence de
la guerre. L'année suivante, le lieutenant-colonel
Gentil forme puis commande le 68e Régiment d'Artillerie à Toul. Son unité
reçoit le baptême du feu en Alsace à l'hiver 1940. En mai, à regret, il est de
nouveau muté au Ministère de la Guerre où l'Armistice le surprend. Dès lors,
une seule pensée s'impose à lui : "tenir pour ressusciter". Affecté à Chamalières au sein de l'armée
d'armistice il est chargé de l'organisation du bureau du nouveau service du
matériel. Doté de grandes connaissances techniques et d'un sens aigu de
l'organisation, il profite de ses fonctions pour préparer son service à
participer le moment venu aux combats de la libération. En octobre 1942, il est nommé à
Clermont-Ferrand comme adjoint à la direction de l'artillerie, chargé du parc
de matériel des Gavranches. Il commence véritablement ses activités
clandestines et "met à l'abri" dans la région de Clermont-Ferrand un
grand nombre d'armes individuelles dans des dépôts secrets et sabote le
matériel lourd qui se trouve à sa disposition. Au printemps 1943, il se fait mettre en
congé d'armistice. Après avoir vainement tenté de rejoindre Londres ou
l'Afrique du nord où il espérait obtenir un commandement opérationnel, il entre
en relation avec la Confrérie Notre-Dame (CND) à laquelle il fournit des
informations à avec le réseau de renseignements des Forces françaises libres
"Gallia" que dirige Henri Gorce-Franklin. A partir de juillet 1943, il occupe,
sous le nom de "Dutrait", les fonctions de premier adjoint de
Gorce-Franklin au sein de "Gallia" qui est alors une des plus
importantes organisations clandestines de renseignements. En septembre 1943, le
colonel Gentil effectue une mission de liaison à Londres, avant de reprendre sa
place au sein de Gallia. En avril 1944, il devient sous le nom de
"Desca" le chef du nouveau réseau "Darius-Nord", qui, pour
la région de Paris, remplace désormais "Gallia". Il est alors appelé à Londres mais il
est arrêté, quelques jours avant son départ, à Paris, le 24 mai 1944, avec son
beau-frère, le professeur Paul Vieille. Son silence absolu sauve tous ses
camarades et notamment ceux du réseau "Darius-Nord". Il est
emprisonné à Fresnes puis déporté en Allemagne avec son beau-frère par le
dernier convoi parti de Paris le 15 août 1944. Après avoir passé quelques jours en
transit au camp de Buchenwald, il est interné au camp de Dora où il fait preuve
d'un très haut moral. Arrêté en novembre 1944 pour avoir saboté des bombes
volantes V2, il est interné à la prison de Nordhausen. Malade, il est reconduit
en mars 1945 à l'infirmerie de Dora où il y succombe le 8 avril 1945, une
semaine après avoir été promu au grade de général de brigade. • Officier de la Légion d'Honneur |